La tragédie d’un peuple
Catherine Say-Wittgenstein a 22 ans lorsqu’éclate la révolution russe de Février 1917. Depuis qu’elle est toute jeune elle tient un journal dans lequel elle relate les évènements qui jalonnent sa vie. Lorsqu’elle fuit la Russie avec sa famille à la fin de l’année 1918, elle emporte avec elles trois des quatre cahiers qui composaient ce journal intime. Près de soixante ans plus tard, grâce à l’appel lancé aux émigrés russes par Alexandre Soljenitsyne alors en exil, pour qu’ils lui transmettent leurs souvenirs, elle décide de publier ses mémoires. « Vous étiez vraiment une jeune fille perspicace, dès la mi-mai 1917, à Petrograd vous avez exprimé l’essentiel de ce qui m’est apparu après huit volumes de mon récit … », notera l’écrivain russe dans une lettre adressée à Catherine en 1982.